Le 1er mai, Ebenizer se donne la mort au centre fermé de Merksplas.
Le nom d’Ebenizer nous accompagne désormais dans notre chemin, disent les militants FGTB et Axelle Red au cours du concert du 1er mai place Rouppe. Mais aussi le nom de Georges Debunne. Celui-ci habite le quartier européen de Bruxelles. Dans les années 1970, celles du premier choc pétrolier, il fut le secrétaire général et ensuite le président de la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB) qui sut maintenir et approfondir les acquis sociaux de l’après-guerre. Président de la Confédération Européenne des Syndicats, il tira la sonnette d’alarme dès les années 90, sur la dérive d’une Europe où le primat de l’économique et le culte du « droit » à la concurrence font de la Commission Européenne un instrument au service de la logique libérale. Libération des mouvements de capitaux, mais pas de liberté pour les travailleurs. Même dotés de contrats d’emploi, ils restent sans papiers et ne peuvent contribuer à la notre sécurité sociale solidaire, édifiée après la 2e guerre mondiale. Par contre, l’Europe organise la concurrence des régimes fiscaux et sociaux et objectivement vise à réduire les systèmes de solidarité, avant de les remettre dans les mains des assurances privées que certains pourront se payer et d’autres pas.
Le 2 mai, Georges Debunne fête ses 90 ans à la Maison des Huit Heures, qu’il a reconstruite en son temps place Fontainas, comme président de la Centrale Générale des Services Publics (FGTB). Il est entouré par des centaines de militants de toutes les générations.
Devant Georges Debunne, le 2 mai, l’actuel président de la FGTB-ABVV, Rudy De Leeuw, prononce des paroles qui valent engagement pour la suite du chemin. Nous reproduisons ci-dessous un extrait qui concerne l’état actuel désastreux de l’intégration européenne et augure des batailles à venir.
Extraits du discours du 2 mai de Rudy De Leeuw, président de la FGTB
« L’intégration européenne à laquelle vous, à laquelle nous sommes tous favorables – ne fût-ce que parce qu’elle nous a apporté une longue période de paix – n’a pas donné jusqu’ici la réponse escomptée à la mondialisation. Le processus d’intégration était – et est toujours – le moteur d’une mondialisation libérale au lieu d’être le moteur d’une autre mondialisation. A la suite de l’élargissement de l’Union Européenne, la réalisation de la revendication d’une véritable Europe sociale est plus urgente que jamais, mais elle est restée sans suites jusqu’ici.
« Entre-temps, semer la peur et l’incertitude est devenu une stratégie bien réfléchie pour d’aucuns et notamment pour le patronat.
Les menaces de délocalisation, l’exagération systématique de l’écart salarial avec les pays voisins, l’impossibilité du financement futur de la sécurité sociale…. doivent préparer les médias et l’opinion publique à une régression sociale soi-disant inévitable et au démantèlement des services publics.
La réponse à la mondialisation, aux restrictions budgétaires et au vieillissement se trouve, selon certains milieux, dans le détricotage de la solidarité et des mécanismes de solidarité.
« Nous devrions, selon d’aucuns, nous incliner devant ce qu’ils appellent cette fatalité. Nous devrions nous incliner devant la mise en cause de la sécurité sociale, des assurances collectives, des conventions collectives fédérales et sectorielles, des pouvoirs publics, des régimes fédéraux, de l’éthique; nous devrions accepter l’inverse d’une redistribution du travail et l’accroissement du phénomène de la mercantilisation.
A ce genre de solutions, nous opposons un NON catégorique » … »Dit ABVV blijft in elk geval de ambitie hebben om de motor van de syndicale actie te zijn voor de sociale vooruitgang in dit land »